LE DEUXIEME JOUR
Cette seconde journée commence comme si la première ne s'était pas terminée... et c'est un peu ça en fait. Y a eu un changement d'heure. Y a eu Nathoune tout-feu-tout-flamme jusqu'à 4h dans le salon (ma chambre) avec de la musique, et puis les enfants tôt dans le salon et le tout souligné proprement par quelques litres de bière et quelques verres de vin...
La cheminé ayant bien donné, les mouches traînant toujours autour de ce qui pue (To@ne en l'occurence, apparemment), levé vaseux.
Puis, petit déjeuner et là, comme tout bon absorbant, ça fait plus propre.
Dehors, le soleil brille, les oiseaux chantent... dedans, on découvre que les goguenots sont bouchés. Là démarre un autre genre d'aventure. Pas celle où tu te sens seul au milieu des bois, sans nourriture, mouillé, sans chaussure dans une contrée inconnue... nonon... bien pire : l'aventure où, en pleine nuit, tu te réveilles soudainement avec une bonne envie de caca, et que tu réalises qu'il va falloir sortir de ton duvet bien chaud, enfiler des pompes sans les lacer (faut pas exagérer non plute...), se glisser dehors en butant contre quelques cadavres d'amis fin saouls ou de bouteilles, une roue arrière montée en crampon, la table de jardin... allumer enfin la led de ton téléphone pour avancer proprement et aller au fond du terrain pour soulager ça...
Puis, vient le moment où tu fais ce que tu as à faire.
Si tu poses ta lampe par terre, tu te dis l'improbable (mais potentiel quand même) voisin insomniaque peut deviner ta silhouette en train de fusionner avec le sol d'une drôle de manière...
Si tu éteinds ta lampe, tu vois plus rien. Pas pratique.
Et d'ailleurs, en parlant de pratique, t'as pensé au papier en quittant la maison ? Si t'as pris le sopalin, tu vas passer une mauvaise fin de séjour...
Bref. Les WC sont bouchés.
Pour bien commencer cette journée, Manu décide qu'il n'y a pas meilleur moyen (pour échapper à la corvée de tentative de débouchage en savate, façon Portugaise, avec Zé) que de purger totalement le frein arrière de son Monofaro.
'Pour plus de sensation de pilotage', qu'il dit.
Pendant ce temps, Tom et Nico nous font un truc façon QCM :
a) encore ennivrés de la soirée, ils donnent à boire un peu de bière à leur moto
b) Joe a dormi dans la batterie de Tom, Max dans celle de Nico, et on les réveille gentiment avec le breuvage qui les a endormi...
c) les batteries des deux motos ont légèrement séchée, leur propriétaire respectif ont trouvé un récipient tout à fait quelconque, insignifiant à leur vue, pour les re-remplir d'eau...
La Brauhne s'ébroue lentement alors que le premier twin de bologne culbute sa première soupape de la journée.
Les visages s'éclairent. Les enfants jouent, les parents s'y préparent à leur manière
Aussi étrange que ça puisse paraître, il aura à chaque fois fallu qu'on sorte du jardin pour se ré-arrêter sur la route dehors pour faire le point. Certainement notre esprit Français qui nous dicte de mettre un peu de bordel dans ce petit bled où rien ne dépasse d'autre que quelques branches...
La Jaune frémit.
Le groupe part enfin, descendant quelques petites routes et remontant par un chemin qui verra la chute de Max. On traverse ensuite une route pour se retrouver sur une superbe piste roulante... les moteurs prennent un peu plus de tours jusqu'à ce qu'on se rende compte qu'il y a de la boue par endroit... ça freine les ardeurs... mais ça passe...
Joris, lui, décrotte son engin...
La Jaune, choyée par Joe, est en chauffe, tranquille. Rien ne sert de dériver trop vite, les autres se chargent de tâter le terrain de plus ou moins près...
Philou toujours discret mais efficace...
On entame ensuite la descente. Les choses cocasses vont commencée quelques centaines de mètres plus bas.
A ce moment, le photographe laisse partir les autres devant pour les prendre à travers les arbres, en contrebas. L'idée qu'il va devoir tartiner un peu pour les rejoindre lui effleure aussi l'esprit et il esquisse un petit sourire à cette idée, j'avoue...
Gégé passe, suivit de Wiwi...
Le type ré-enfourche sa machine, enquille l'épingle à cheveux quelques mètres en contrebas et mets les gazs. La piste est bonne, les courbes se prêtent à envoyer quelques glisses, même si parfois il faut ralentir un peu fort à cause de passages un peu boueux ... et puis, après une grande droite, la piste apparait pleines de traces de 4x4, un peu labourée et surtout bien plus molle qu'avant, les doigts sur le levier gauche disent que si t'appuie, crampons ou pas, ça glisse vite... donc frein arrière, une courbe gauche, les pores commencent à s'humidifier sérieusement... il fait chaud là-dessous... tentative de freinage de l'ava.... non, faut toujours pas... oula, le paysage défile et les courbes arrivent un peu trop vite pour l'accroche que le terrain donne...
sortie de grande droite et là, tout le monde est rassemblé au milieu de la piste : quelqu'un a dû chuter...
Là, faut viser le bord de la piste pour tenter un freinage plutôt que de balancer un strike.
Freinage réussi.
Nico s'est bourré. La moto a glissé, buté sur une caillasse (au premier plan) balançant son pilote en high-side par de l'autre côté... Les crash-bars ont fait leur boulot pour ce qui est de la moto. Le bonhomme est repeint d'un côté des pieds à la Gopro
La caméra a d'ailleurs pris un instantané de la chute en touchant le sol :
L'est fort, ce Nico...
Rien de trop tordu si ce n'est un CB un peu rentré... tout va bien, donc...
Le côté repeint façon enduiseur pressé (ou jardin de la Brauhne après notre passage...) :
Gege s'en ait aussi pris une, mais fidèle à lui-même, il a fait ça beaucoup plus discrètement...
Il se trouve que toutes les gamelles prisent en vidéo présentent des pb de lecture, des soleils de face ou autre erreur de manipulation de la caméra... donc on a vraiment pas grand chose pour imager ça... et pourtant c'est pas faute de s'être roulé par terre...
Pendant ce temps, aussi peu concerné l'un que l'autre par les chutes, Joe et Jaune se reposent, et attendent patiemment que ça reparte...
La piste est ensuite très piègeuse sur quelques kilomètres : tantôt sèche, tantôt complètement détrempée et glissante, pleine d'ornières...
Nico est un peu plus sur la réserve qu'avant, mais ça passe...
Wiwi et sa Txanka sont impeccables... rassurés, je sais pas, mais impeccables...
Comme de temps en temps le groupe s'arrête pour attendre, et comme il s'agit d'un groupe "aventure", on profite de la proximité d'un nid de frelon pour faire une pause... On aime bien chercher la merde, nous... mais ce coup-ci, je crois qu'on leur a mis la frousse, aux bestioles...
L'homme crépit.
Manu se félicite d'avoir retiré son frein arrière, car du coup il n'a pas froid du tout... mais va falloir bouger parce que trempé comme il est, il pourrait chopper mal
Un petit câlin-casque pour se donner du courage.
Du coup on se met tous à la recherche d'une solution pour nettoyer le Nico. Le passage à gué nous semble une bonne solution...
Nico teste... suivit de Mimi puis Gégé...
Monsieur "Toujours plus" arrive alors et, voyant de l'eau, se rappelle que pour plonger il faut un certain élan... ou alors il s'est bêtement endormi sur la poignée droite avant le gué, toujours est-il qu'il se jette dans la bauge sans plus d'hésitation qu'un gros cochon...
Inutile de préciser que Wiwi avait complètement oublié les détails du genre "fermer les grandes aération du blouson" ou "fermer la visière du casque" tout comme "ne pas jouer à ça quand c'est l'après-midi où on n'a pas mis les bottes d'enduro...
Du coup, le monsieur est lavé, dedans comme dehors, mais rafraîchit, selon ses propres termes
...
(Je reprend un peu plus tard ce récit, je m'absente...)