Hello les amis et merci pour vos messages d'affection, ici-même ou encore téléphoniques. Rassurez-vous, je suis rentré chez moi dans l'après-midi et je vais bien, ceci malgré effectivement
un petit souci de clavicule...
"L'Aventure" disais-tu Bushman ?...
Voilà ce qui s'est passé hier :
Rendez-vous donné à Nico entre 16h30 et 17h à Cordes pour lui faire découvrir ce point de vue avant d'aller ensemble récupérer Bushman à Castres :
Je prend la route en début d'aprèm sous un soleil radieux, non sans avoir adapté la pression des TKC 80 à l'utilisation routière à laquelle je les destine aujourd'hui, et me cale à l'oreille au rythme de croisière du twin Ducat'. Quel bonheur que cette boîte six
pour rouler à bonne allure sans faire hurler inutilement le moteur, à l'inverse du 900 IE !! Contrairement à ce que j'appréhendais, les stations ont l'air de fonctionner normalement et sans queues interminables !
Je refais néanmoins mon plein à Figeac à 15h40. Cool, je suis parfaitement dans le timing prévu.
Me reste plus qu'à trouver un coin pour pisser un coup car la copieuse portion de pastèque avalée avant de partir commence à peser sur ma vessie !
Quelques kilomètres plus loin, j'attaque une montée en virages comme je les aime et commence à mettre du gaz !!
C'est alors que je vois, dans une courbe à gauche, un bas-côté de la route apte à satisfaire mes besoins naturels. J'élargis donc ma trajectoire et commence à freiner mais, les bottes d'enduro n'aidant pas au dosage du frein AR, j'écrase la pédale (beaucoup plus haute sur l'Azza que sur le IE du fait de la position du coude d'échappement du cylindre AV) d'un pied un peu lourd...
Je perds immédiatement l'arrière, contre-braque guidon en butée, mais la moto, au lieu de reprendre progressivement l'adhérence, raccroche violemment, me déséquilibrant illico presto... Malgré ma vitesse modeste à ce moment précis, je chute lourdement côté droit !
Merde, je crois que je me suis fait bobo, là !!!
Tandis que, la jambe droite coincée sous la bécane, j'essaie vainement de me dégager en tirant sur le guidon de mon bras gauche, une voiture passe. Ses passagers, me voyant en fâcheuse posture, viennent aussitôt à mon secours et relèvent la moto avant d'appeler les secours. Ouf, je suis sauvé !!
Quelque peu sonné par la brutalité du choc (je me demande pendant un instant d'où je viens et où je me rend ?!...
) , je me relève très péniblement, ressentant une vive douleur dans l'épaule droite. La bosse qui pointe sous ma peau au niveau de la clavicule ne me laisse que peu de doutes quant à l'état de cette dernière...
Un peu plus tard, je profite du portable des pompiers pour prévenir Nico de ma mésaventure.
Une fois aux urgences, la radio confirme le diagnostic du toubib qui m'a examiné juste avant : ma clav' est belle et bien pétée
et la charmante infirmière qui s'occupe de moi me fait enfiler les fameux "anneaux" pour remettre le bazar en place ! Bref, j'ai gagné ma journée, et surtout mon week-end !
Quel couillon !!
J'hésite un moment à faire intervenir mon assistance, qui me proposerait certainement un rapatriement sans la bécane, auquel cas il me faudrait revenir la récupérer ensuite par mes propres moyens... J'appelle donc le motociste qui l'a prise en charge à la demande des gendarmes et celui-ci, très naturellement, se propose de venir me chercher à l'hosto afin que je reprenne possession de mon véhicule stationné devant son magasin. C'est son fils, très sympathique et actuellement 26ème au championnat de France de supermot', qui vient à ma rencontre. La discussion va donc bon train !
Un peu plus tard, je fais la connaissance du père, Guzziste et bien sûr passionné de moto, qui refuse finalement toute rétribution financière pour le dépannage comme pour le "taxi" !!
Je ne manquerai pas de le remercier en lui apportant une bonne bouteille lors de mon prochain passage dans le secteur !!
Mes nouveaux copains doivent m'aider à remonter sur l'Azzalin débéquillé car avec mon bras malade, je suis incapable une fois en selle de relever l'engin à moi seul !
Malgré la douleur à peine calmée par les antalgiques, les premiers kilomètres effectués me rassurent quant à ma capacité de me taper 200 bornes de nuit et ramener l'équipage complet, sain et sauf au bercail. Cependant, je vais devoir être extrêmement vigilant lors des évolutions lentes et surtout ne pas trop forcer sur le guidon en roulant et au freinage, au risque de me bloquer le bras, retomber et me bousiller un peu plus...
Au fur et à mesure que je me rapproche du limousin, le froid se fait de plus en plus présent et mordant, à tel point que je ne me vois pas continuer sans me couvrir un peu plus, car si j'arrive tant mal que bien à supporter la douleur sourde dans mon épaule, le froid me paralyse totalement.
Je me mets donc en quête d'une zone éclairée et d'un trottoir pas trop haut, mais suffisamment pour y béquiller l'Azza de manière à ce que celui-ci soit quasiment en équilibre, afin que je puisse repartir sans l'aide de personne. Ce n'est qu'après avoir sorti le nécessaire de "survie" de mon sac à dos que je me rend compte que je ne peux enlever mon blouson, et encore moins enfiler mon gros pull sans aide extérieure, car au moindre mouvement indélicat, ma clavicule cassée m'envoie un message d'alerte particulièrement explicite !
C'est donc le personnel de la station service -fermée- que j'appelle à ma rescousse pour une séance de déshabillage/rhabillage aussi cocasse qu'insolite
avant que je reprenne la route correctement équipé, deux cagoules sous le casque et gants d'hiver compris !
Ne pouvant compter sur moi-même pour me débrouiller seul chez moi ce soir, je sollicite donc mon ami TTronc's qui, après m'avoir offert le couvert, en fait de même pour le gîte, non sans m'avoir préalablement débarrassé de mon accoutrement et, avec toute la tendresse d'un vrai pote, m'aide à me coucher comme un petit vieux...
Et dire que je n'aurais jamais connu ce pur moment de bonheur sans cette (trop grosse!) tranche de pastèque !!