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Re: RIP John Surtees

Posté : jeu. 16 mars 2017 16:18
par Elefafzéro
Merci pour ce superbe site avec des dossiers assez sympa :
je remonte en enfance, avec celui de la Scuderia Ferrari dont les F1 de l'époque de Fangio,
avec leurs carrosseries volumineuses bombées sont restées,
en petites voitures en plastique,
des cadeaux Bonux jusqu'à des réalisations plus soignées de modèles au 1/43,
des jouets inoubliables,
avant que les voitures de courses s'affinent autour de cockpits autour desquels
les triangles de suspensions et les transmissions ont ressemblé à des pattes d'insectes,
dans les années soixante ( la Tyrrell de Patrick Depailler, encore plus tard, avait bien six roues! ),
et que les Majorette commencent à leur ressembler.

D'avant cette époque, il y a une belle BD en trois volumes : "Grands Prix",
qui illustre, sur fond de montée du nazisme, l'investissement du 3e Reich pour s'assurer une suprématie sur les circuits avant la seconde guerre mondiale,
avec les Mercedes et les Auto-Union la disputant aux italiennes Ferrari, Maserati, Alfa,
et n'hésitant pas, pour gagner quelques kilos, à assembler les voitures sans les peindre,
ce qui est à l'origine de la couleur des "flèches d'argent" que sont les voitures de course allemandes depuis.

Certaines photos du topic sur la Scuderia sont assez originales,
avec celles des transports aériens en particulier.

Elles illustrent l'engouement du public pour les grands prix et les courses automobiles,
à une époque où les populations étaient conscientes d'un devenir collectif commun et solidaire :
le développement de l'industrie et l'émergence pour les classes ouvrières d'une culture de classe
qui reconnaissait dans la réussite des entreprises le fruit de son travail.
Une conscience commune sacrifiée aujourd'hui sur l'autel de la croissance désormais liée
à la consommation, à la flatterie de l'individualisme exacerbé, aux prétendus bienfaits de la flexibilité et d'une austérité
qui concerne globalement l'économie solidaire, mais pas les profits des preneurs de bénéfices qui augmentent continuellement dans des proportions indignes.

https://selvedgeyard.com/2011/05/08/scu ... -may-1956/

La photo du pilote Peter Collins en beau gosse qui sort avec un mannequin français à Monaco en mai 56 est assez symptomatique d'une époque où on voulait se sentir délivré, libéré, insouciant,
avant que la société de consommation impose des critères et des modèles qui éloignent les sujets au sein des peuples de leur devenir commun et de leur responsabilité collective :
à l'arrière de sa caisse, qu'il a l'air d'avoir conduite lui-même d'Angleterre jusque sur la Côte d'Azur,
le sticker "I like girls" est tout simplement marrant, juste et vrai.
Le reflet d'une conscience épanouie, d'un esprit ouvert, loin des obscurantismes dépassés.
ceux qu'on ne veut pas voir revenir s'imposer.

Toutes les photos sur ce site aux articles très bien documentés sont très belles, grandes super bien numérisées.

Et puis il y a le topic sur Steve Mac Queen aux 12 heures de Sebring, avec une bio de Peter Revson, dont la vie fait penser à celle de James Hunt qui s'est arrêté en quittant Mac Laren avec un titre en poche, à une époque où trop de pilotes côtoyaient la mort et parfois la frôlaient de trop près, Bruce Mac Laren lui-même, en préférant ne plus s'y risquer : Revson, après avoir perdu son frère, s'est tué peu après avoir rejoint l'écurie Shadow.
Après la mort de François Cevert, je me rappelle que ça m'avait beaucoup marqué, alors que j'étais drôle, et que mon père me laissait admirer les voitures de compétition plutôt que les motos :
je me dis que c'est ce qui a fait de nous des amateurs de motos, précisément : la ducati, c'est la ferrari du "pauvre"!!!
Steve Mac Queen s'y était mis à fond, et il tournait un film qui n'a rien à envier à ceux de Pierre William Glenn (23h59) et de Jérôme Laperrousaz (Continental Circus) sur les 24 heures du Mans auto.

Bref, sur ce site très bien élaboré et documenté, il y a aussi des topics sur Geoff Duke ou sur Barry Sheene : c'est une super référence!

Quant à la fossette au menton : celle de John Surtees semble horizontale, pas verticale, certes, même si on lit bien que son père l'a fait commencer à bosser à l'adolescence chez Vincent.

Le chatterton, mon père me disait que les américains rafistolaient les ailes avec, pendant la guerre, le temps de pouvoir les réparer!