Lucky a écrit :"Okja", un sujet plus que jamais d'actualité, grave mais plutôt bien traité sur le fond, et filmé avec des effets visuels impressionnants :
Bon ben voilà que ton lien est HS Error 404, mais on le trouve en steaming : parmi les producteurs exécutifs, Brad Pita, euh pardon, Pitt,et la musique est de Jaeil Jung, un parent de Neil Young?
okja, avec un point sur le J, commence par cueillir les kakis dont il raffole, d'une manière bien ludique : le début est donc alertant, et fort sympathique, à 5 mn, je regarde la souite...
En attendant, ce ptit clip DA ne manque pas de sens...
Il est clair que ce topic n'intéresse pas forcément tout le monde,
et puis j'ai pris l'habitude de déconner et de prendre la tête, parfois, en poussant loin la dérision, l'auto-dérision aussi.
Alors si c'est pour être sérieux,
c'est encore plus lourd pour celles ou ceux qui ne sont pas intéressés.
Alors en quelques mots, pas trop longtemps, promis.
Ce film, Okja, avec sa référence à Miyasaki, le réalisateur de dessins animés qui deviennent vite des chefs d'œuvre,
à cause de la structure et du modèle même du super-cochon, est un précédent,
même s'il y a eu, il y a près de dix ans, un film nord-américain qui abordait la même problématique,
qui mettait en scène la "Union Meat Production",
avec cette réplique d'anthologie pour une autre raison : ces tous des enf.. à l'U(iou)M(èm)P(pi)...
Ce film est un précédent parce qu'il est résolument didactique, utile,
fortement réaliste même s'il délivre ses démonstrations au travers d'une trame qui ressemble à une fiction :
en fait tout ce qu'il montre existe, plus que jamais, désormais.
Il est extrêmement porteur de sens,
et il faut le montrer à tous les ados bouffeurs de viande
et à tous les aficionados de la malbouffe malgré eux,
qu'un bon nombre d'entre nous sont devenus par acculturation.
Je veux dire que nous, les quinquas, nous avons vu tout ça se mettre en place,
les rayons de supermercados merdos,
les décamètres de linéaires de produits de la filière laitière
qui n'existaient même pas il y a cinquante ans, par exemple,
alors que quand on a commencé à y aller, quand on était mômes, c'était nouveau,
et ça venait prendre la place des épiceries et des marchés,
qui étaient l'endroit normal pour aller acheter des produits frais venant des fermes
qu'on n'appelait pas des unités de production,
alors que souvent ce sont les bobos et ceux qui ont les moyens, qui y vont désormais,
ou bien celles et ceux qui ont des convictions.
Il est traduit de l'anglais dans de nombreuses langues, allemand, espagnol et castillan, français, italien, japonais, polonais, portugais norme brésilienne, turc, et il faut que le plus possible de gens le voient : s'il avait du succès, il y aurait d'autres traductions, mais c'est déjà suffisant pour que la plupart des consommateurs concernés dans le monde y accèdent.
Il s'opère une prise de conscience, si elle n'était pas encore faite,
et on y voit des situations qui sont celles que L214 nous a montrées
de la réalité vécue par les animaux à faire mourir pour alimenter le marché financier, en particulier.
Tout s'accélère, dans ce film qui commence de manière bucolique,
après la séance de briefing grand gala d'une patronne de groupe financier agro-alimentaire,
en nous plongeant dans une nature sereine et généreuse.
Les enjeux y sont montrés sans dissimulation,
et les temps forts sont mis en scène sans aucune complaisance,
avec à peine quelques gestes violents dissimulés au regard des âmes les plus sensibles.
C'est d'ailleurs une question d'un point de vue pédagogique :
à partir de quel âge peut on montrer ce film,
dont certaines scènes peuvent s'avérer choquantes pour de jeunes citoyens du monde en devenir?
On y voit que les animaux sont doués de sentiments et d'une intelligence développée dans des situations de communication avec l'humain,
mieux que l'humain lui-même envers eux, d'une certaine manière.
Certaines scènes devraient devenir cultes,
comme à 1h24 la démonstration de gourmandise et de boulimie de luxe et de plaisir confortable,
jusque dans l'alimentation détournée vers sa satisfaction,
lorsque les amateurs de viande porcine se mettent à déguster des mini-saucissons,
juste avant que la pédégère confesse qu'il est dommage de devoir "être obligé de" mentir à la population
pour satisfaire les besoins du biznesse..
Ce qui suit est en accélération, formidable,
en particulier la kermesse à l'américaine,
qui ressemble aux shows de certains politiciens en campagne,
en particulier jusque dans l'hystérie d'un spiqueur piqué
qui présente l'entrée en scène de son mentor féminin
comme s'il s'agissait d'une incarnation d'un idéal quasiment divin..
L'accélération est sensible également dans le fait qu'il s'agit indéniablement d'un film d'action,
avec tous les classiques du genre,
utilisation d'effets spéciaux,
scènes de poursuite ou de combat ( ici, plutôt de bastonnades pseudo-policières puisque opérées par des agents de sociétés d'opérateurs privés ),
et il n'y a rien qui soit outrancier ni doucereux, c'est complètement sans complaisance et clair, sans lourdeur, crédible.
On ne s'y ennuie pas.
On pourrait se demander s'il est réaliste qu'il y ait une fin heureuse, une sorte de coup de théâtre,
mais là encore, c'est tellement vrai :
l'appât du profit et du gain, l'obsession de la possession,
le désir de réaliser une transaction avantageuse
qui animent les financiers et les décideurs des groupes industriels
lorsqu'il s'agit de financiers au service du pouvoir de l'argent,
sont souverains.
Et puis c'est ce qui permet de rendre ce film propice à être destiné à un assez jeune public :
ça se termine un peu mieux qu'en nous limitant à assister impuissants
à la montée des animaux dans le couloir de l'abattoir,
poussés par les décharges électriques de leurs tortionnaires
( employés hispanophones aux États-Unis, donc probablement dans des conditions d'emploi précaires, encore une réalité tangible sous-entendue et habilement suggérée ).
Mais avant la fin, cependant, une démonstration puissante d'authenticité
au service d'un humanisme sans frontières matérielles ou temporelles,
nous est offerte avec une scène qui rappelle celles d'autres films qui se situaient dans le contexte de la déportation,
avec, déjà, la séparation déchirante des enfants sauvés par leurs parents promis à une mort certaine imminente,
qui les confient à des inconnus pouvant les prendre en charge,
on pense aussi au Choix de Sophie, au début de la saga X-men,
et en général, à tous les génocides de grande envergure.
Les super-cochons ( c'est leur nom ), décidément plus humains qu'animaux,
selon l'idée couramment faite des animaux comme étant dénués de sentiments,
se mettent à lancer tous ensemble le même appel univoque, démonstration de leur conscience commune et collective,
qui fait souvent défaut à tant d'humains.
Un appel désespéré puisqu'ils sont condamnés,
mais un premier acte d'union solidaire,
qui pourrait devenir le début d'une espérance, au contraire,
s'il trouvait un écho dans les consciences.
Fin heureuse pour les deux principaux personnages, et pour l'orphelin sauvé,
et fin pleine de sens, quand ceux que le consensus politique désigne comme ceux qui sèment le désordre et la t......,
mais que l'histoire appellera des résistants,
repartent à l'action, en emmenant avec eux des citoyens lambda qui se trouvaient à côté d'eux dans le bus.
Un film plein de sens.
Et quand on passe devant les rayons de boucherie des supermarchés,
on ne peut plus ne pas faire des choix raisonnés.
Un dernier mot pour saluer l'image superbe,
que ce soit sur des plans lumineux et très éclairés,
avec une lumière différente dans les hauteurs des montagnes de Corée,
ou à la sortie d'une prison dans l'Arizona écrasé de soleil, ou dans les salons des gratte-ciels
ou que ce soit dans les salles sordides des abattoirs,
ou encore la nuit,
la photo est impeccablement maîtrisée.
Et un autre pour la musique ( Jaeil Jung ),
avec des citations appropriées de celle de Goran Bregovic
ou un emprunt bien venu au tango argentin,
lorsque les militants du Front de Libération des Animaux,
celui-là même qui intervient pour libérer les animaux du zoo dans l'Armée des 12 singes,
sont en train de réussir à enregistrer des images.
Or la bande sonore de l'Armée des 12 singes,
le film dont Brad Pitt, ici producteur exécutif de Okja, tient le rôle d'un activiste du FLA/AFL
est portée par la musique d'Astor Piazzola :
dans l'ensemble, donc,
une très bonne bande sonore...
Merci Lucky.
Je vais essayer de le replacer à l'occasion,
là où ailleurs qu'ici, je déploie des développements,
et j'espère que nous autres, on va être de plus en plus nombreux à comprendre des enjeux
qui ne sont pas de permettre à tous les habitants de la Terre de se nourrir grâce à l'essor d'une industrie,
mais grâce à un partage raisonné des ressources et à leur exploitation équitable,
tout autant que leur partage équitable et leur exploitation raisonnée.
Surtout dans le respect de la vie et des conditions de son maintien.
J'espère qu'on est quelques uns ici à regarder ce film en entier et à le montrer autour de nous.
Sa diffusion restreinte à Netflix ne lui confère pas l'audience élargie qu'il mérite,
et au-delà du bouche à oreilles, ou du partage électronique, il mérite d'être plus regardé.
Modifié en dernier par Elefafzéro le mer. 15 nov. 2017 19:09, modifié 1 fois.
Ça trompe énormément, ou ça ne trompe pas énormément, là est la question
"Quand Harry rencontre Sally", ou comment un détournement bien réalisé offre la possibilité d'aider à changer les mentalités ?...
100 % contre la langue de bois. "Répétez au monde entier que la chose qui rend le plus heureux au monde, c'est la solidarité."
Jean-Louis Bernardini (leader et chanteur du groupe corse "I Muvrini")
Je rappelle que dans le script original elle explique ce que ça lui fait de rouler en Cagiva !!
(Pour une basse histoire de racolage cinéfile une connotation plus sexuelle a ensuite été adoptée dans le film.)
Bon, ben y va falloir penser à faire germer les graines...
N'empêche qu'elle ne répond pas vraiment
quand Billy Grossdal dit à Veg Ryan
qu'elle n'est pas la dernière à aimer les sucettes à la viande..
Sinon, on apprend aujourd'hui, sur fond de Cop23,
(source France Culture )
que les industries de l'élevage pour la filière bovine et la filière laitière
sont responsables de plus de réchauffement climatique que les transports
à l'échelle mondiale.
Déforestation pour faire pousser les céréales destinées à nourrir les bêtes, comprise.
Donc on ne risque pas seulement d'attraper un cancer du cul, comme elle dit,
mais on est définitivement responsables des maux subis par les plus pauvres dans les pays émergents
uniquement parce qu'on a développé notre confort et notre sécurité alimentaire,
et des chocs en retour quand ils vont nous toucher..
djingueul belz...
Ça trompe énormément, ou ça ne trompe pas énormément, là est la question
100 % contre la langue de bois. "Répétez au monde entier que la chose qui rend le plus heureux au monde, c'est la solidarité."
Jean-Louis Bernardini (leader et chanteur du groupe corse "I Muvrini")
100 % contre la langue de bois. "Répétez au monde entier que la chose qui rend le plus heureux au monde, c'est la solidarité."
Jean-Louis Bernardini (leader et chanteur du groupe corse "I Muvrini")
Il semble qu'il soit encore "correct" de développer la thématique selon laquelle nos bivalves préférés
doivent être bien vivants quand ils sont mangés..
Il est même conseillé de la consommer vivante et de la tuer en la croquant, pour éviter qu'elle reste vivante jusqu'à deux heures et demi dans notre appareil digestif...
C'est vrai, quoi, quand on s'appelle comme ça on ne devrait pas encourager à tuer les éléphants,
mais cet éléphant là est un âne, c'est désormais bien connu,
même si c'est, décidément, le monde à l'envers...
Alors quamême, s'agissant d'une vénérable icône pour certains qui auraient gardé une nostalgie
du temps des lambrettas, des pull à col rond et des goldo et autres gitanes,
à une époque où les hôtesses de l'air proposaient des cigarettes aux passagers des vols aériens,
une petite image stylée, pour les amateurs de cette tradition locale en matière d'illustration...
Et puis celle qui s'impose, même si en terme d'illustration, ce n'est pas la plus belle démonstration esthétique s'pas...
Ça trompe énormément, ou ça ne trompe pas énormément, là est la question
bushman a écrit :plus personne ne suis ni s'intéresse à ce rallye pseudo " Dakar" .....c'était mieux avant !!!
On peut trouver en ce moment un petit reportage sur 4 amateurs qui partent comme il y a 40 ans, avec une sympathie pour ce Meurthe-et-Mosellain zinzin, comme dirait les fabulous trobadors, en mono 450 katoch bien préparé, pas si zinzin, avec sa malle aux boîtes toutes prêtes, la bouffe, les t-shirts ou les slips, les pièces...
Franchement, on peut vraiment comprendre leurs motivations...
Mais, qui dit Dakar ( qui n'a plus rien à voir, ok Alain, même avec l'esprit d'aventure bien là pour les 25 sans assistance sur les 220 en moto-quad )
dit aussi Padak,
et si je vous écrit ce post ce soir, c'est après avoir entendu un opposant farouchement déterminé ce matin sur France Infaux,
le même jour où on donne la parole à une ministre qui raconte avec la conviction de celles et ceux qui ne doutent de rien
que si les enfants ne sont pas vaccinés, on leur refusera l'accès à la crèche ou à l'école
( donc ce ne sont pas des nouveaux-nés qu'elle parle ),
ben ouais madame, on va donc les déscolariser si leurs parents n'ont pas obtempéré pour faire picouser leurs enfants dans l'intérêt des laboratoires,
c'est très républicain tout ça, dans le pays des libertés et de la protection des droits,
dont celui des enfants à être scolarisés...
Donc j'étais un peu à cran, quand j'ai entendu ceci :
Avec cette variante que pour la dernière question au monsieur,
le journaleux a cité Hubert Auriol, qui aurait dit que le Dakar fait rêver des centaines de milliers de personnes,
en demandant à ce Stéphen, mais pas vraiment celui qu'on connaît, ce qu'il en pensait.
Bon mais le monsieur, même s'il est très réducteur
en commençant par parler des pilotes concurrents comme de fous du volant,
et si son avis est complètement tranché,
il dit des choses qui se tiennent...
Alors qu'en penser?
C'est sûr que les journalistes, pour faire de l'auditruc,
vont préférer mettre ce genre de choses à l'affiche
pour aguicher le spectateur lambda
alors qu'en plus, de fait, ils se mettent exprès là où il y a un risque de chute redondant,
histoire de pécho les photos ou les vidéos d'un événement qui va être marquant pour un changement au classement,
comme me le disait il y a trente ans un ami pigiste en Range qui allait se placer à des endroits particulièrement piégeux
pour faire des scoups en rentrant le plus vite possible et le plus directement à l'étape pour vendre aux plus offrants ses images..
Et puis il y a des journaleux qui partagent de belles tranches de vécu
Je me rappelle la course de bateaux rapides Niamey-Bamako organisée par Thierry Sabine sur le Niger en 1984.
Les pêcheurs Bozo avaient eu leurs filets ravagés, aucune retombée pour les habitants des zones traversées, l'essence introuvable pendant des semaines auparavant parce que des personnes intéressées par le projet de la revendre la stockaient, avec le prix qui avait bondi.
Pas mal d'amis travaillant sur des projets en bordure de fleuve avaient été outrés...